22/06/2004 Mauvaise humeur sur les formats de fichiers

Ce matin, j'ai voulu acheter 2 morceaux de musique en téléchargement. Quelques secondes après avoir recherché un site sur mon moteur de recherche préféré et hop, je trouvais les objets de mes désirs. Tout allait donc pour le mieux jusqu'au moment de régler ma commande! Un vilain message m'informait (au cas où je ne le sache pas) que je n'étais pas sous Microsoft(tm) Windows(tm), que je n'utilisais pas Internet Explorer(tm), ni Windows Media Player(tm), ni même Microsoft Passport(tm) (Où est le rapport???????). Il est vrai que mon pc est sous Linux. Du coup, le site marchand refusait ma commande!

Discrimination! Favorisation des pratiques monopolistiques! Concurrence Déloyale!

Après quelques recherches, j'ai pu m'appercevoir que les industriels de la musique se sont décidés pour un format d'encodage très particulier et tout à fait propriétaire : le format Microsoft WMA(tm?).

La conséquence directe : Seuls les clients Microsoft(tm) ont le droit d'acheter de la musique en ligne.

Je ne trouve vraiment pas ça normal ! Certaines directives européennes non plus. Mais il semble que notre gouvernement s'en accomode.

Voici le texte que j'ai laissé au ministère de la culture (ministre@culture.fr) :

«
L'interopérabilité n'est pas contrefaçon

La standardisation des industriels du disque autours des formats audio propriétaires (WMA de Microsoft) pour l'achat via internet de morceaux de musique implique de fait la nécessité de posséder des logiciels de Marque Microsoft pour avoir le droit de pouvoir effectuer ses achats.

Les possesseurs de logiciels alternatifs (comme Apple MacOS, ou encore Linux) se voient refuser l'accès à ces services. Pourtant, il n'existe aucune contrainte technique à la base de cette pratique anti-concurrencielle.

Va-t'on interdire de rouler sur certaines autoroutes faites par Michelin sous prétexte que les "clients" ont des pneus d'une autre marque????

Est-ce une façon de favoriser le libéralisme?

Jusqu'à présent, l'inter-opérabilité était rendue possible par le "reverse ingineering", dont les techniques sont similaires à celles utilisées pour le "de contournement des mesures techniques anti-contrefaçon" et qui ont déjà fait l'objet de procès retentissants (Procès de Jon Lech Johansen alias DVD Jon en Norvège, perdu par les industriels américains du disque).

Le projet de loi sur la réforme du droit d'auteur ne fait pas mention du reverse ingineering à des fins d'inter-opérabilité, ni de la nécessité de garantir cette inter-opérabilité.

Les directives européennes ainsi que les actions juridiques en matière de pratiques anti-concurentielles et d'interopérabilité sont assez claires.

Je vous demande, en tant qu'utilisateur, éditeur et professionnel du Logiciel Libre, mais aussi en tant que citoyen à qui l'on a refusé de vendre de la musique à cause de ses choix en matière de logiciels, de prendre acte de ce problème et d'apporter les garanties législatives adéquates.
Cordialement,
Yann LANGLAIS
»

Pour plus d'informations : le site de L'EUCD et plus particulièrement l'article "MIDEM : EUCD.INFO lève le lièvre de l'inter-opérabilité"


retour